LUC-I.A.
2023,2'00, IA, 3D animation
[FR]
LUCI-A est un projet que j'avais imaginé et exposé il y a deux ans aux Ateliers Vian à Marseille. Initialement, LUCI-A était une installation.
À l'époque, je m'intéressais aux théories qui tentaient d'expliquer les premières peintures des humains dans les grottes pariétales, en particulier à celle de J. Clottes et D. Lewis-Williams, qui suppose que ces peintures seraient les vestiges de rites chamaniques.
Dans les formes des parois, les premiers humains cherchaient des zones de passage vers l'autre monde, et les animaux étaient des entités censées les y aider :
« Le contact recherché avec les forces que l'on croyait vivre dans les grottes, de l'autre côté du voile que la paroi constituait entre leur réalité et la nôtre, est attesté par l'usage fréquent des reliefs naturels. Comment ne pas croire alors que les animaux-esprits, rencontrés dans les visions et que l'on s'attendait à voir dans ce monde-autre qu'est le monde souterrain, ne sont pas là, à demi dégagés de la roche par la magie de la lumière fluctuante de la torche, prêts à y disparaître à nouveau. En quelques traits, ils seront pérennisés et leur pouvoir deviendra accessible » - J. Clottes, p.10
J'ai donc créé LUC-I-A : dans une grotte générée par un programme informatique aléatoire, LUCI-A, intelligence artificielle incarnée par la caméra, observait les parois rocheuses à la recherche des animaux emblématiques de ces grottes tels que bisons, mammouths, etc. Dans la version installée, le programme de l'installation travaillait dans l'espace en temps réel, et chaque fois que l'intelligence artificielle repérait une forme similaire à l'un de ces animaux, elle se mettait à réciter des textes-incantations. Dans la version du court-métrage, LUCI-A intervient sur le rendu 3D de la grotte et dessine ces recherches dans l'espace.
[EN]
LUCI-A is a project I imagined and exhibited two years ago at the Ateliers Vian in Marseille. Initially, LUCI.A. was an installation.
At the time, I was interested in theories that attempted to explain the first human paintings in parietal caves,
and in particular that of J. Clottes and D. Lewis-Williams' theory that these paintings were the remains of shamanic rites.
In the shapes of the walls, early humans were looking for zones of passage to the other world, and animals were the entities that were supposed to help them get there:
"The contact sought with the forces believed to live in the caves, on the other side of the veil that the wall constituted between their reality and ours,
is attested by the frequent use of natural reliefs. How then can we fail to believe that the spirit-animals we encountered in the visions and expected to see
to see in this world-other than the underground, are not there, half-released from the rock by the magic of the fluctuating light of the torch, ready to disappear
disappear again. In a few strokes, they will be perpetuated and their power will become accessible" J. Clottes, p.10
So I created LUC-I-A: in a cave generated by a random computer program, LUCI-A, an artificial intelligence embodied by the camera, observed the rock faces in search of the animals that are emblematic of these caves: bison, mammoths, etc. In the installed version, the installation program worked in space in real time, and whenever the artificial intelligence spotted a shape similar to one of these animals, it began reciting
incantation texts. In the film version, LUCI-A intervenes in the 3D rendering of the cave and draws these searches in space.